jeudi 10 août 2023

De la démocratie en République (1)

  un seul chef, les meilleurs "aux manettes", la puissance du peuple "sous le capot"

Pour mieux cerner la notion moderne de démocratie, on peut s’intéresser aux trois bons régimes politiques ou « gouvernements purs » dont Aristote nous a décrit les « corruptions » ([1]) possibles. On observe ainsi que les déviances qu’il dénonce sont en réalité contenues dans le mot même désignant le régime, au moins pour les deux premiers d’entre eux. La monarchie ([2]), tout d’abord, qui correspond au commandement d’un seul, dérive ainsi tout naturellement vers la tyrannie car le monarque, seul aux commandes, détient alors un pouvoir qu’il mettra en priorité, tout naturellement et assez inévitablement, au service de ses intérêts particuliers. L’aristocratie ([3]), ensuite, qui correspond au pouvoir des meilleurs, c’est-à-dire les mieux dotés par la nature, dérive aussi tout naturellement vers l’oligarchie (l’exercice du pouvoir par quelques-uns), car la tentation est trop grande pour les aristocrates de détourner ce pouvoir au profit de leur propre groupe.

mercredi 9 août 2023

De la démocratie en République (préambule)

Avec l'invention de l'écriture, puis celle de l'imprimerie, l'humanité telle que nous la connaissions avant l'invention de l'ordinateur, a connu deux grandes révolutions culturelles et cognitives, qui ont profondément bouleversé ses modes de vie en société et son organisation politique. L'écriture a été suivie de l’invention de l'État fondé sur un droit écrit stable, de la monnaie remplaçant le troc, de la géométrie, des grandes religions monothéistes, tandis que l'imprimerie a engendré le capitalisme, la comptabilité, la banque, le chèque, la science expérimentale, la démocratie moderne et la Réforme dans le monde chrétien. Ces profondes mutations choisies parmi les plus spectaculaires, ne doivent cependant pas faire oublier celles plus fondamentales encore qui, dans les deux cas, ont affecté l’information, la transmission des savoirs et la pédagogie.