samedi 7 décembre 2024

Dissuasion et démocratie au XXIème siècle : l’enjeu improbable de la souveraineté européenne

    Je reviens à mes travaux sur les implications politiques des concepts associés à l’information en faisant néanmoins un nouveau pas de côté à propos d’un ouvrage collectif paru sous la direction de Mélanie Rosselet, intitulé Démocratie(s) et Dissuasion (Odile Jacob, mars 2024). L’ouvrage analyse l’utilité et l’efficacité de la dissuasion nucléaire en tant que « défense ultime des démocraties », en abordant le problème sous trois angles, celui de « l'éthique », celui de la « rationalité » et celui de la « légitimité ». En ces temps troublés de nouvelles tensions entre l’Est et l’Ouest, après que les frontières orientales de l’Europe post-guerre froide aient été étendues dans un « élargissement » réalisé par vagues successives et perçu comme menaçant par la Russie, le débat sur ce sujet me semble suffisamment d’actualité pour justifier ce nouveau pas de côté. Ce dernier demeure néanmoins très largement ancré dans les contours politiques de mes travaux.  Alors que la possibilité d’un échec de la dissuasion se concrétise chaque jour un peu plus, avec l’évocation croissante de la possibilité d’une troisième guerre mondiale, l’efficacité du concept de dissuasion semble en effet se réduire dangereusement à chaque nouveau pas d’une escalade mortifère de la menace, risquant ainsi d’aller jusqu’à signer son obsolescence en déclenchant l’apocalypse nucléaire.