Qualité de ce qui est souverain, du latin populaire superanus, « qui est au-dessus ; suprême, excellent », lui-même dérivé de super, « au-dessus » ; le plus grand de tous les biens en philosophie, ou le plus grand de tous les pouvoirs en politique.
« La défense ! », nous disait de Gaulle dans son discours de Bayeux, « C’est là, en effet, la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même ». Avec la Constitution de la cinquième République, qui lui accordait le statut de chef des armées, il aurait pu reprendre à son compte la célèbre formule attribuée à Louis XIV : « l’État, c’est moi ». Il n’y a pas de peuple souverain sans un chef à sa tête pour incarner et exercer cette souveraineté.
La souveraineté est au collectif, ce que le libre arbitre est à l’individu : elle consacre la transformation du collectif en collectivité (un peuple), comme le libre arbitre consacre la transformation de l’individu en citoyen. Elle est l’union d’un désir avec la raison, un intérêt propre qui fonde sa responsabilité devant les règles de la politique à l’échelle du collectif.
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