Dans un collectif humain, l’action juste et raisonnable surpasse toujours en bienfaits la simple action rationnelle.
Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose d'utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fût utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime (Montesquieu)[1].
Dans son sens le plus général, une collectivité est un ensemble d’individus rassemblés par une communauté d’intérêts. Dans un sens plus politique, c’est une communauté de destin qui peut rassembler les hommes en collectivité organisée par la constitution d’un régime politique, comme nous incite à l’envisager cette pensée de Montesquieu élargissant la famille à la patrie puis à l’Europe jusqu’à l’étendre au genre humain. La construction européenne contemporaine, qui repose depuis ses débuts sur le postulat utopique qu’il est possible de concevoir une humanité sans frontières ne connaissant que "l’homme en général", illustre bien la nécessité de mieux appréhender l’importance de la collectivité en matière d’organisation politique. Pour constituer un collectif viable, l’Europe telle que la souhaitaient ses pères fondateurs, devrait avant tout s’intéresser à l’homme en collectivité plutôt "qu’en général", pour former une véritable communauté de destin.
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