mercredi 23 mars 2022

Le nombre et l'unité dans l'ordre républicain (6)

« Ne pas subir » : la confusion entre sujet individuel et objet collectif, l’exemple de la crise sanitaire

    Comme annoncé dans le premier envoi de cette série de six articles sur Le nombre et l'unité dans l'ordre républicain, je reproduis ici cette dernière tribune sur ce sujet pour le Cercle K2. Elle s'appuie sur les 5 précédentes dont elle fait une synthèse pour tenter de montrer l'intérêt politique de cette "grammaire cybernétique" conçue pour organiser un espace universel d'information documentaire, en l'appliquant à la promotion d'un langage de raison qui aurait pu, par exemple, améliorer le traitement politique de la crise sanitaire dont nous venons de faire l'expérience.

La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. Il est fou de confier au Nombre la garde de la Liberté. (Bernanos)[1].

    Les réflexions développées dans mes tribunes précédentes sur le nombre et l’unité dans l’ordre républicain, puis sur la relation entre collectif et individu dans la société de l’information, comme la perspective d’une nouvelle grammaire cybernétique au service de la politique, permettent d’observer que sens commun, intuition collective et valeurs républicaines, font de l’information une fonction républicaine éminente, au cœur de la relation entre collectif et individu. Parcourant l’ensemble du processus qui mène de la donnée au savoir, l’information se met ainsi au service de l’art de gouverner, dans un nouvel espace de cyber-documentation renouant avec l’étymologie du mot "cybernétique"[2].

    Mais au-delà de sa participation à la conception d’un espace d’information documentaire à vocation universelle, dont mes travaux de recherche explorent les principes pour tenter d’en développer les pratiques[3], la nouvelle grammaire cybernétique élaborée a un autre mérite. Elle a en effet pour immense vertu de proposer également un langage de raison, à un univers politique dont les repères, confrontés à de multiples crises économiques, sociales, et désormais sanitaires ou géopolitiques, semblent sombrer dans un océan de données sans grand lien avec l’universalité du savoir. Dans le cyberespace désormais incontournable, au sein duquel l’information peut révéler toute l’ampleur de sa dimension politique, la distinction rigoureuse entre sujet individuel unique, en prise directe avec le réel, et objet collectif commun à caractère virtuel[4], se révèle capitale. Assimiler le sujet qui agit à un objet qui subit, c’est en réalité faire fi de cette belle devise du maréchal de Lattre de Tassigny ayant guidé toute sa vie d’homme d’action : « Ne pas subir ! ».

De l’unité du sujet à la communauté de l’objet, un sens commun pour communiquer

    C’est en effet, on l’a vu, la relation de l’un (le sujet) à l’autre (l’objet), qui fonde l’action en grammaire et donne son sens à la phrase. Le sujet (étymologiquement "jeté sous") exerce sur un objet (étymologiquement "jeté devant") la fonction exprimée par le verbe qui commande la phrase. Il est "soumis" à l’autorité de cette fonction qu’il exerce sur un objet placé devant lui comme un but à atteindre. Il se distingue de l’objet, comme ce qui veut et agit se distingue de l’objectif désigné par le verbe et de l’action mise en œuvre pour l’atteindre[5]. En politique, la volonté du sujet qui agit est "assujettie" à une "Cause" souveraine lui indiquant l’objectif à atteindre dans l’action à laquelle la fonction exprimée par le verbe est dédiée. Ne pas distinguer en grammaire le sujet de l’objet, c’est inhiber l’action en brouillant le sens de la phrase commandée par le verbe. Or, celui-ci exprime une fonction, dont on a vu qu’en politique, elle devait être dédiée à une Cause souveraine élevée au rang de Valeur et garante de l’Intérêt Général, qui fait la "Chose publique" (Respublica ou République)[6].

    Le tableau esquissé ci-dessous sera complété par la suite, en présentant quelques-unes de ces valeurs républicaines commandées par la dialectique[7] de la relation entre individu et collectif. Leur implication dans la construction d’un véritable sens de l’État nous oblige à distinguer le sujet unique de l’objet commun avec la plus grande clarté. Le rapport de l’un à l’autre y est représenté par une fraction censée diviser le sujet, unité pourtant indivisible, par un objet, nombre quant à lui fractionnable. Pour la cohérence de l’analogie arithmétique, la fraction doit donc être inversée en divisant le nombre par l’unité. Elle conserve néanmoins toute sa pertinence discriminatoire pour dissocier le sujet individuel de l’objet collectif, sans pour autant remettre en cause, nous le verrons, la pertinence mathématique du rapport de proportionnalité tel qu’il apparaît dans le tableau (valeurs individuelles / valeurs collectives).

- En rouge donc, dans ce tableau, à l’inverse de ce qu’il suggère, le dénominateur (celui qui désigne), unité ou individu, personne physique ou morale, ou encore ensemble de personnes unies par une communauté de destin, soit un peuple ou une nation, entité "une et indivisible", sujet unique ou "propre" au sens de la grammaire comme au sens de la politique, qui porte l’action publique dans le sens de l’Intérêt Général auquel il est assujetti.

- En bleu, le numérateur (celui qui compte), nombre ou collectif, addition ou ensemble d’individus mis en commun sans pour autant former une communauté de destin, soit une simple population discontinue et morcelable à loisir, objet commun au sens de la grammaire comme de la politique, sur lequel porte l’action publique dirigée par l’Intérêt Général qui l’oriente en lui donnant sens.

    Le sujet agit directement ou formellement sur la réalité qui entoure l’objet de son attention, tandis que l’objet qui subit, n’influe qu’indirectement ou virtuellement sur une réalité dépendant du résultat de cette action.

De l’unité du sujet à la communauté de l’objet, une relation qui fait sens commun

    De la même manière que la relation du sujet à l’objet fonde l’action en grammaire en donnant son sens à la phrase, et que la relation de cause à effet fonde la raison[8] en logique en donnant sens au jugement[9], le rapport de l’unité au nombre fonde la rationalité scientifique en mathématiques en donnant sens à l’analyse statistique, et la relation de l’individu au collectif fonde la pensée dialectique[10] en politique en donnant sens au discours public. Ne pas distinguer la condition unique du sujet individuel, de la dimension commune que le nombre donne à l’objet collectif, c’est assimiler l’unité au nombre, et inhiber ainsi la fonction scientifique du rapport arithmétique constitutif de la rationalité[11], en brouillant le sens de l’analyse commandée par un "verbe" exprimant cette rationalité scientifique qui fonde le calcul. Ne pas distinguer le sujet individuel de l’objet collectif, c’est encore identifier l’individu au collectif, et abolir ainsi la relation de cause à effet constitutive de la raison en brouillant le sens du discours commandé par un "verbe" exprimant une pensée dialectique qui fonde le savoir[12]. Pourtant, la rationalité et la raison, que la grammaire de la pensée assemble dans un verbe commun, sont des fonctions ou des valeurs républicaines souveraines qui permettent d’établir une communication sûre et pérenne entre tous les individus qui composent le collectif, grâce au partage d’un véritable sens commun[13].

Du sujet individuel à l’objet collectif, un sens de l’État pour servir l’Intérêt Général

    C’est à partir de ce même rapport de l’unité au nombre, que se décline en effet celui reliant la condition unique du savoir universel à la dimension numérique commune des données de masse. Ce dernier doit fonder la fonction d’information documentaire en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), dans un espace cybernétique nouveau[14] organisé en mémoire collective, pour donner sens à un esprit public éclairé par une intelligence collective. C’est aussi à partir de la relation entre individu et collectif, que se déclinent celles entre liberté individuelle et sécurité collective, puis entre responsabilité individuelle et confiance collective, qui donnent tout son sens à la "Chose" ou "Cause" publique (Respublica) assujettie à l’Intérêt Général (cf. mes tribunes précédentes[15] et tableau ci-après). La première relation entre liberté et sécurité, fonde la souveraineté populaire en démocratie, tandis que la seconde entre responsabilité et confiance, fonde l’autorité de l’État en "Politique", lorsque celle-ci s’associe à l’éthique au sens aristotélicien du terme[16]. C’est enfin, à partir de cette même relation, que se décline celle reliant identité individuelle et égalité collective[17], qui doit fonder la solidarité nationale en société, et donner sens au contrat social, dans le cadre républicain de l’État-nation souverain.

    Le modèle de cette relation entre sujet individuel unique et objet collectif commun, dont nous allons tenter d’approfondir encore les tenants et les aboutissants (cf. tableau ci-après), peut être étendu à la thérapeutique, c’est-à-dire à l’ensemble des moyens propres à lutter contre les maladies, à rétablir ou à préserver la santé individuelle et à promouvoir ainsi une hygiène publique[18] de qualité. La relation entre la santé[19] individuelle de chacun et une prophylaxie collective efficace devrait en effet fonder l’hygiène publique en médecine et donner ainsi tout son sens à une thérapeutique susceptible de doter l’État des moyens de traiter efficacement les phénomènes épidémiques.

    Comme indiqué précédemment, on peut considérer la relation du sujet unique à l’objet commun, en inversant la fraction afin de conserver la cohérence de l’analogie arithmétique portant sur le quotient du nombre par l’unité. Celui-ci n’a aucun sens s’il est égal à 1, c’est-à-dire si le nombre est égal à l’unité ou si l’objet commun s’identifie au sujet unique. Confondre la condition unique du sujet individuel avec la dimension numérique commune de l’objet collectif, c’est dès lors, inhiber l’action républicaine en neutralisant la fonction multiplicatrice des grandes valeurs républicaines attachées à la Cause souveraine portée par l’Intérêt Général : la pensée dialectique en politique, l’information documentaire en matière d’intelligence collective, la souveraineté populaire en démocratie, l’autorité de l’État en république, la solidarité nationale en société, ainsi que tout dispositif d’hygiène publique en médecine.

La relation entre individu et collectif : un sens de l’État au service de l’Intérêt Général

    Confondre la condition unique du sujet individuel avec la dimension commune de l’objet collectif, c’est en effet inhiber la fonction du rapport entre sujet et objet qui fait l’action, et trahir ainsi la technique grammaticale qui donne son sens à la phrase, pour saper enfin le sens commun. Mais c’est aussi nuire à l’Intérêt Général, car c’est également inhiber par ricochet les grandes fonctions républicaines qui se déclinent à partir de cette fonction scientifique fondamentale reliant le nombre à l’unité. Ainsi :

- confondre la condition unique du savoir universel avec la dimension commune des données de masse, c’est inhiber la fonction d’information documentaire et trahir ainsi les Sciences de l’Information et de la Communication et la technique associée de la mémoire collective, qui donnent sens à un esprit public éclairé par l’intelligence collective, pour saper enfin un sens commun qu’il faut souhaiter orienté vers la satisfaction de l’Intérêt Général ;

- confondre la condition unique de la liberté individuelle avec la dimension commune de la sécurité collective, c’est inhiber la fonction souveraine du peuple et trahir ainsi la démocratie qui donne son sens à la "chose" ou "Cause" publique, pour saper enfin le sens de l’État en le détournant de sa raison d’être au service de l’Intérêt Général ;

- confondre la condition unique de la responsabilité individuelle avec la dimension commune de la confiance collective, c’est inhiber la fonction d’autorité de l’État et trahir ainsi l’éthique politique (la Politique) qui donne aussi son sens à la "chose" publique, et saper aussi le sens de l’État au service de l’Intérêt Général ;

- confondre la condition unique de l’identité individuelle avec la dimension commune de l’égalité collective, c’est inhiber la fonction de solidarité nationale et trahir ainsi la sociologie qui donne son sens au contrat social, et saper encore le sens de l’État au service de l’Intérêt Général ;

- enfin, assimiler la condition unique de la santé individuelle à la dimension commune d’une prophylaxie collective, c’est inhiber la fonction d’hygiène publique et trahir ainsi une médecine donnant tout son sens à la thérapeutique susceptible de traiter les phénomènes épidémiques, et saper une fois de plus ce sens de l’État à nouveau détourné de sa raison d’être au service de l’Intérêt Général.

    Maintenant, si on s’intéresse non plus au rapport du nombre à l’unité, mais plutôt aux valeurs individuelles et collectives associées au ratio du sujet sur l’objet, l’analogie dépasse la simple arithmétique et devient plus largement mathématique : il ne s’agit plus simplement de distinguer la condition unique de sujet individuel qui agit, de la dimension numérique commune de l’objet collectif qui subit, mais bien d’examiner le rapport de proportionnalité entre valeurs individuelles et valeurs collectives. Tel qu’il se présente dans le tableau (individu / collectif), celui-ci n’a plus besoin d’être inversé comme précédemment : les valeurs républicaines qui transcendent le sujet de l’action et son complément d’objet pour élever la politique au niveau de cette grande "Cause publique" souveraine portée par l’idée républicaine[20], sont proportionnelles aux valeurs individuelles et inversement proportionnelles aux valeurs collectives. Accorder une importance démesurée aux valeurs collectives, au détriment des valeurs individuelles, c’est faire tendre le collectif vers l’infini et donc le quotient vers zéro, c’est-à-dire perdre la raison et réduire à néant la valeur de ces grandes fonctions républicaines que l’on souhaite promouvoir.

    Affaiblir imprudemment les valeurs individuelles pour accroître à l’excès les valeurs collectives, c’est donc manquer aux fonctions républicaines dévouées à la grande Cause souveraine portée par l’Intérêt Général. Ainsi :

- négliger l’universalité du savoir au profit des données de masse numérisées, c’est manquer à la fonction d’information documentaire dont la puissance doit pouvoir contribuer à la satisfaction de l’Intérêt Général ;

- porter inconsidérément atteinte à la liberté individuelle au profit d’un renforcement toujours plus grand de la sécurité collective, c’est manquer à la fonction de souveraineté populaire dont l’exercice est indispensable à la satisfaction de l’Intérêt Général ;

- effacer la responsabilité individuelle derrière un principe de précaution dévoyé[21] pour aviver une confiance collective forcée, c’est manquer à l’autorité de l’État dont l’exercice doit être entièrement dédié à la satisfaction de l’Intérêt Général ;

- négliger l’identité individuelle au profit d’une égalité collective exacerbée, c’est manquer à la fonction de solidarité nationale dont l’exercice doit être encore entièrement dédié à la satisfaction de l’Intérêt Général ;

- enfin, négliger la santé individuelle au profit d’une prophylaxie collective massive, c’est manquer à la fonction républicaine d’hygiène publique dont l’exercice devrait être également entièrement dédié à la satisfaction de l’Intérêt Général.

L’exemple de la crise sanitaire

    Le monde affronte depuis 2020 une crise sanitaire sans précédent. La raison officielle en était à l’origine l’émergence d’un virus inconnu et supposé extrêmement dangereux, provoquant une pandémie face à laquelle les gouvernements semblaient n’avoir pas d’autre choix que de confiner la totalité des populations en attendant le salut d’un vaccin qui devait tous nous délivrer. En société, prendre soin de la santé individuelle de chacun, c’est évidemment contribuer à la solution des problèmes d’hygiène publique. Assimiler néanmoins la question de la santé individuelle de chacun à un problème de prophylaxie collective avec pour seules solutions un confinement général ou la vaccination de masse, c’est réduire le sujet agissant à un objet subissant, et rompre ainsi l’équilibre harmonieux entre individu et collectif, soit une proportionnalité dont la valeur revêt une double importance :

- c’est tout d’abord un facteur multiplicateur pour la fonction républicaine souveraine exercée par un dispositif d’hygiène publique qui sera d’autant plus performant que sa valeur est élevée ;

- mais c’est aussi un élément réducteur pour la même fonction républicaine, qui nous fait perdre la raison en même temps que sa valeur tend vers zéro, lorsqu’une importance démesurée est accordée à des mesures de prophylaxie collective (confinement généralisé ou vaccination de masse), sans accroître en proportion l’attention portée à la santé individuelle de chacun, dans tous ses aspects physiques, mentaux et sociaux.

    L’hystérie hypocondriaque qui s’est emparée de l’absurdistan politico-administratif mis en œuvre depuis deux ans pour lutter avec une efficacité impossible à vérifier, et par conséquent très discutable, contre un coronavirus de moins en moins dangereux, fait l’éclatante démonstration de la faiblesse d’un tel dispositif d’hygiène publique, et de la déraison qui s’en est emparée.

    S’il est toujours plus facile de critiquer le traitement de la crise une fois celle-ci passée, il n’est toutefois pas interdit d’analyser les dysfonctionnements passés et d’en tirer des enseignements par retour d’expérience. Au bilan, on ne peut manquer d’observer à cet effet que la plupart des responsables politiques s’abritant derrière ce fameux principe de précaution, par essence ascientifique car infalsifiable ou irréfutable[22], comme un bon nombre de journalistes dont la culture scientifique et en particulier mathématique s’avère gravement déficiente, ont été totalement dépassés par les évènements. Ils ont ainsi mené et soutenu des politiques de la peur, de l’ostracisation et de la coercition qui portent gravement atteinte à la liberté individuelle (liberté de circulation, liberté de réunion, liberté de culte, liberté de disposer de son corps…) et violent le principe d’égalité collective devant la loi en créant de nouvelles discriminations. Ces politiques liberticides et inégalitaires portent tout d’abord atteinte à une démocratie profondément affaiblie par une souveraineté populaire déficiente, pour avoir accordé une importance démesurée à la sécurité collective. Elles mettent enfin à mal une société diminuée par une solidarité nationale en perte de repères, pour avoir négligé les différences individuelles qui forgent l’identité de chacun (âge, état de santé…), et imposé collectivement des mesures de prophylaxie indifférenciées en infligeant à certaines catégories de citoyens des différences de traitement qui portent gravement atteinte à l’égalité d’accès aux droits de chacun.

    Avec le recul, il s’avère que ce virus n’était pas en soi si redoutable et que des traitements individuels précoces existaient et pouvaient sauver des vies. La raison aurait dû l’emporter pour nous faire prendre conscience que les confinements massifs pouvaient faire beaucoup plus de mal que de bien aux individus, dans nos sociétés fragilisées par l’extrême complexité de leur organisation, au sein desquelles la vie sociale s’avère essentielle en matière de santé individuelle. Une vaste revue systématique de la littérature, menée par le Johns Hopkins Institute pour déterminer les effets des confinements sur la mortalité du Covid-19 en Europe et aux États-Unis, conduit leurs auteurs à la conclusion « que ces confinements n’ont eu que peu ou pas d’effets sur la santé publique », mais qu’en revanche, ils « ont provoqué d’énormes coûts économiques et sociaux là où ils ont été adoptés ». « Par conséquent » ajoutent-t-ils, « les politiques de confinement sont infondées et ne devraient pas être utilisées comme instruments politiques de lutte contre les pandémies »[23]. On peut n’accorder aucune confiance aux chercheurs du Johns Hopkins Institute, mais si on ajoute à cela que leur méta-analyse ne s’intéresse qu’à la mortalité directe du Covid, et ne tient pas compte de la dégradation de la santé mentale de la population, des symptômes dépressifs, des syndromes de glissement chez les personnes âgées et des suicides chez les enfants, le constat semble néanmoins sans appel : le confinement généralisé qui relève d’une importance démesurée accordée au collectif, au détriment des individus, ne va pas dans le sens de l’intérêt général, bien au contraire.

    De même, l’hygiénisme politico-administratif qui a prévalu un peu partout, aurait dû céder la place à une hygiène publique plus raisonnable, pour nous faire entendre que la vaccination de masse en pleine épidémie pouvait s’avérer plus nocive qu’efficace pour les individus. En exerçant une pression de sélection sur un virus très évolutif, il n’était pas en effet absurde de penser que le caractère massif de cette vaccination pouvait favoriser l’apparition de variants plus résistants et contribuer ainsi à une prolongation de l’épidémie par échappement immunitaire. Avec des "vaccins" nouveaux, qui plus est fabriqués en urgence, se révélant a posteriori bien moins efficaces que prévu et parfois dangereux, il n’était pas interdit de penser non plus qu’une balance bénéfice-risque puisse être défavorable à l’échelon individuel, et qu’ils aient pu être conçus avec une certaine précipitation non pas seulement pour satisfaire l’intérêt général, mais aussi pour satisfaire les intérêts particuliers des fabricants et de leurs actionnaires.

Enseignement, civilisation et satisfaction de l’Intérêt Général

    S’il n’y avait qu’un seul enseignement à retenir de cette crise sanitaire, ce serait l’importance pour la démocratie de cette réflexion éminemment républicaine qu’il faut impérativement mener sur les conflits d’intérêts dans le fonctionnement de l’État. L’Intérêt Général, c’est cette grande "Cause" ou "Chose publique" consubstantielle de la "République", qui fait du collectif sur lequel porte l’action publique un objet d’action prioritaire[24]. C’est une "Cause" souveraine dont tout individu, personne physique ou personne morale, soit toute unité, doit être un sujet loyal qui y puise tout le sens de son action pour produire sur l’objet commun des effets commandés par la raison. C’est elle, cette grande "Cause publique", qui peut ainsi redonner au peuple toute sa souveraineté et à l’État toute son autorité. Les intérêts particuliers doivent ainsi systématiquement céder le pas à l’Intérêt Général dans toute parcelle de l’appareil d’État, jusqu’aux plus élémentaires d’entre elles, dès lors qu’elles impliquent directement son autorité ou indirectement la souveraineté populaire.

    Ce problème des conflits d’intérêt dans l’appareil d’État s’avère sans aucun doute plus facile à poser qu’à résoudre, mais c’est bien là tout l’enjeu de l’éthique au sens d’Aristote. On a vu qu’appliquée à une personne morale, soit à un individu libre et responsable, celle-ci se confondait avec la Politique avec un grand "P". Cette science de l’autorité qui fonde l’État, s’appuie en particulier autant sur la raison et la dialectique, que dans ce rapport très puissant reliant étroitement responsabilité individuelle et confiance collective. Une éthique forte doit être en effet systématiquement associée à toute activité reposant sur la confiance du collectif qui en est l’objet. Cette confiance s’avère étroitement liée à la responsabilité individuelle du "sujet" exerçant la fonction associée à la dite activité, dont la charge ne peut être confiée qu’à la fonction publique, seule détentrice de l’autorité de l’État et, par délégation, de la souveraineté populaire.

    Cet enjeu est donc aussi celui de la mise en œuvre d’une fonction publique véritablement républicaine dont les principes fondateurs doivent reposer sur la raison (cause/effet) en logique, la rationalité scientifique (nombre/unité) en mathématiques, et la pensée dialectique (individu/collectif) qui les rassemble en politique. Comme le respect du principe de l’action (sujet/objet) en grammaire, le respect de ces principes veillant à l’harmonie de la proportion entre valeurs individuelles et valeurs collectives doit être le guide incontournable de l’action publique républicaine au service de l’Intérêt Général. Ce sont eux, ces principes, qui assurent la souveraineté populaire (liberté/sécurité) en démocratie, l’autorité de l’État (responsabilité/confiance) en matière d’éthique, la solidarité nationale (identité/égalité) en matière sociale, et même l’hygiène publique (santé/prophylaxie) en matière de médecine. Ils permettent en outre d’assurer l’efficacité d’une information de documentation performante (donnée/savoir) dans une mémoire collective que les Sciences de l’Information et de la Communication sont en mesure de concevoir pour la mettre en œuvre au service d’une "Politique" qui rimerait avec "Éthique".

    La période de choix crucial pour notre démocratie qui s’ouvre avec l’élection au suffrage universel de notre président, sorte de monarque républicain consacré par des institutions que le général de Gaulle nous a léguées, mais que nous avons largement dévoyées au gré de révisions successives, doit être l’occasion de réfléchir à l’importance qu’il convient malgré tout d’accorder à l’Intérêt Général. L’esprit de ces institutions supposait, comme le suggère la grammaire, que le sujet qui fait l’action soit parfaitement distingué de l’objet de cette action qui en subit les effets. La fonction publique, personne morale qui fait l’action publique est aussi celle qui doit se soumettre à l’autorité souveraine du peuple dont l’État est la marque intangible. Son chef en est le serviteur loyal, dans le seul souci de l’Intérêt Général[25]. Seule une fonction publique de qualité, libérée de tout lien d’intérêt avec des acteurs privés, peut l’assister dans cette grande tâche, en le protégeant des innombrables intérêts particuliers toujours prompts à se manifester dans le gouvernement des sociétés humaines.

    Si on s’interroge sur le périmètre qu’il faut donner à cette notion d’Intérêt Général, en dépassant le cadre désormais trop étriqué de l’État-nation, qui reste malgré tout le seul encore adapté à l’exercice de l’autorité et de la souveraineté, malgré une globalisation aussi inexorable qu’impétueuse du monde, on peut utilement méditer cette pensée de Montesquieu : « Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose d'utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fût utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime » (Pensées, n° 741).

    Bien sûr, me dira-t-on, il est toujours facile de lire ou de comprendre l’histoire en se retournant vers le passé puisqu’on le connaît, mais il est plus difficile en revanche de l’écrire, de la vivre ou de la faire en regardant vers l’avenir qui quant à lui demeure irrémédiablement inconnu. Pourtant, c’est bien là toute la force de cette relation de cause à effet dont relève la raison ou la pensée qui la porte, telle que je l’ai introduite dans une tribune précédente[26]. Associée à l’idée d’analogie, pour formuler par inférence, un jugement sur les objets qui s’offrent à la connaissance, elle permet en effet d’anticiper l’avenir en s’appuyant sur l’expérience du passé, sans se laisser abuser par cette « tyrannie abjecte du Nombre » dénoncée par Bernanos cité en exergue, et précédée du constat suivant : « un monde dominé par la Force est un monde abominable, mais le monde dominé par le Nombre est ignoble (…) » [27].

    La raison, la pensée dialectique qui la porte et le jugement qu’elle façonne, apporte à la science des nombres (le calcul) cette conscience sans laquelle cette dernière ne serait selon Rabelais que ruine de l’âme. Elle seule permet une interprétation intelligente du Nombre (des faits numériques). Elle procède d’une relation de cause à effet qui, en matière d’anticipation, repose sur des prémisses seulement probables dont aucune démonstration mathématique ne peut ainsi raisonnablement se satisfaire. « On peut débattre de tout, sauf des chiffres » nous disait la campagne gouvernementale d’incitation à la vaccination. Ce monde dominé par le Nombre n’est pas seulement ignoble, il a perdu la raison.

    Ma dernière tribune émettait l’hypothèse que la confusion courante entre sujet individuel formel et objet collectif virtuel pouvait être à l’origine du grand désordre républicain constaté au cœur même de l’espace d’information et de communication mondial consacré sous le nom de cyberespace. Brouillant en premier lieu la relation grammaticale opérée par le verbe qui est celle de l’action, cette confusion suscite en effet plusieurs amalgames dont on a vu qu’ils s’enchaînaient en cascade en affectant les grands rapports décrits plus haut, qui devraient gouverner l’action publique. Pourtant, ces rapports et leur articulation favorisent l’émergence d’un sens commun éminemment politique, qui constitue le socle incontournable d’un authentique sens de l’État contribuant à l’instauration de ce nouvel ordre républicain[28] que l’on souhaite enfin à la hauteur des défis à relever dans une véritable société de l’information démocratique. C’est à un art de gouverner digne de cet enjeu que l’information, entendue comme un processus de mise en forme ou de construction de sens en vue de son partage, pour élaborer une connaissance commune et produire un savoir universel, doit être en mesure de contribuer[29].

    Afin d’assurer ce nouvel ordre républicain garantissant la souveraineté populaire, l’autorité de l’État comme la solidarité nationale, mais aussi, on l’a vue, une hygiène publique de qualité, il faut donc se donner les moyens d’établir un véritable débat démocratique facilitant les échanges entre tous les individus qui composent le collectif, grâce au partage d’un véritable sens commun associé à l’établissement d’une communication sûre, pérenne et diversifiée. À partir d’une intuition collective intégrant l’ensemble des perceptions directes déclenchées par un besoin de sens commun (l’Intérêt Général), la mise en forme d’une pensée collégiale peut ainsi se réaliser au sein d’un espace de cyber-documentation. Celui-ci peut être organisé comme une mémoire collective, sur le modèle du fonctionnement de notre mémoire individuelle, que le neurophysiologiste Alain Berthoz décrit comme un formidable « instrument de prédiction » mis en œuvre par cette « machine à anticiper » à laquelle il assimile le cerveau humain [30].

    Dans un tel système d’information documentaire à vocation universelle[31], le document[32] joue un rôle essentiel. Il assure en effet son éternelle fonction sociale de transport de sens, d’enseignement ou de renseignement, à la fois dans l’espace et dans le temps, au profit de cette mémoire collective. Dans sa forme numérique désormais courante, il permet en particulier de capitaliser et d’échanger en temps réel connaissances et savoirs, pour renseigner et anticiper en partageant et en mémorisant notamment les enseignements de l’expérience.

    C’est en relâchant progressivement leur effort d’enseignement, impliquant une quête sans relâche de connaissances et d’expériences nouvelles peu compatible avec un relâchement général des mœurs, que les grandes civilisations se perdent lentement. L’enseignement est au cœur de toute civilisation : c’est en luttant contre l’ignorance des peuples que les civilisations les plus brillantes peuvent se construire. En réalité, l’enseignement est cette fonction fondamentalement républicaine qui pourrait faire l’objet d’une nouvelle ligne accolée à celle de la fonction d’information documentaire, dans notre tableau des relations entre sujet unique et objet commun. Elle est en effet fondée en matière d’éducation[33], sur la relation entre la transmission d’un savoir universel et l’acquisition de connaissances communes, qui permet de donner sens à un esprit public éclairé par une intelligence collective.

L’enseignement et la raison au cœur de la relation de cause à effet entre sujet et objet

    Grâce à un enseignement général solidement ancré dans un cyberespace documentaire à vocation universelle, l’individualisme inhérent à la condition humaine peut aisément être surmonté en élevant les esprits à hauteur des grandes valeurs républicaines décrites plus haut. La raison est une fonction essentielle de ce dispositif, qui doit conduire chacun à accepter l’idée que ses intérêts particuliers bien compris passent avant tout par la satisfaction de l’Intérêt Général.



[1]   George Bernanos, La France contre les robots, Robert Laffont, Paris, 1947, p. 183.

[2]   Kubernêtikê, art de gouverner.

[3]   Cf. "Mes publications", blog Exploitation de l’information utile et, Francis Beau, Le renseignement au prisme des sciences de l'information, Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Polytechnique Hauts-de-France en Sciences de l'Information et de la Communication, Arenberg Creative Mine, avril 2019.

[4]   « (…) virtuel, en ce sens qu’il n’agit pas directement sur le réel » (F.B. Une nouvelle grammaire cybernétique au service de la politique. Tribune, Cercle K2, 25/10/2021).

[5]   « (…) la Chose publique, Valeur souveraine, n’est pas un simple objet soumis à l’action d’un sujet, mais l’objectif vers lequel doit tendre l’action exprimée par le verbe, qu’elle légitime en se faisant raison ou Cause souveraine à laquelle toute action publique doit être assujettie pour que l’objet collectif lui soit confié » (F.B. De la donnée au savoir, l’information au service de l’art de gouverner. Tribune, Cercle K2, 18/12/2021).

[6]   (F.B. Op. cit.).

[7]   Du grec dialegein : « trier, distinguer ».

[8]   « (…) la raison, quant à elle, (…) relève d’une relation de cause à effet, s’appliquant au domaine analogique de la pensée (…associé à) une identité de relation, inspirée de l’égalité de proportion mathématique. » (F.B. La relation entre collectif et individu dans une société de l’information en gestation. Tribune, Cercle K2, 22/09/2021)

[9]   « Ce "sens interne" intégrateur des cinq sens externes peut être assimilé à l’intuition qui forme le jugement et précède la pensée » (F.B. Sens commun, intuition collective et Valeurs républicaine, l’information au cœur de la relation entre collectif et individus. Tribune, Cercle K2, 24/11/2021).

[10] Au sens d’Aristote, la dialectique est l’art de raisonner à partir de prémisses probables, par opposition à la démonstration mathématique, fondée sur des prémisses indubitables.

[11] « Est rationnel, en tout premier lieu, ce qui relève d’un rapport arithmétique » (F.B. Op. cit.).

[12] « La raison, l’esprit ou la pensée (…) c’est en quelque sorte, une objectivité qui légitime la subjectivité inhérente à toute action, et fonde le savoir » (F.B. Op. cit.).

[13] « Ce sens commun, sur lequel reposent les grandes valeurs républicaines (...), s’inscrit ainsi dans ce rapport essentiel entre l’unité du sujet et la communauté de l’objet associée au nombre » (F.B. Op. cit.).

[14] Dans ce qui suit, le préfixe cyber utilisé dans la notion de cyberespace, est entendu dans un sens plus large que ne le laisse entendre la vision originelle de la cybernétique définie par Norbert Wiener en 1947. Celle-ci avait en effet pour ambition d’unifier les domaines de l'automatique, de l'électronique et de la théorie mathématique de l'information, dans une discipline du « contrôle et de la communication, aussi bien chez l'animal que dans la machine ». Dans la droite ligne des idées développées dans mes tribunes précédentes, je crois désormais utile d’étendre à « l’animal pensant » (ou « animal politique » pour Aristote), donc à l’homme et à ses modes de « contrôle et de communication », sinon la portée de cette discipline, je n’en ai guère le pouvoir, du moins celle du préfixe cyber utilisé de nos jours pour désigner ce nouvel espace de communication que l’on nomme cyberespace. Il me semble en effet particulièrement réducteur de cantonner, comme le fait le Petit Robert, cet espace qu’il présente pourtant comme un univers d’information et un milieu de communication, à un simple ensemble de données numérisées lié à l’interconnexion mondiale des ordinateurs.

[15] « Elles (les valeurs ou fonctions républicaines souveraines fondées sur ces relations) transcendent en effet le sujet de l’action et son complément d’objet pour s’élever au niveau d’une "Cause" souveraine, soit la "Chose" publique (Res publica) » (F.B. Op. cit.). « Lorsque les intérêts particuliers prennent le pas sur l’intérêt général, la Chose publique perd son statut de Cause souveraine qui donnait tout son sens à l’action politique » (F.B. Op. cit.).

[16] Chez Aristote, éthique et politique sont étroitement liées. L’éthique s’applique à l'individu considéré comme un citoyen libre, tandis que la politique s’applique à la cité, au législateur ou à ses administrateurs. S’agissant de la nation organisée en État (équivalent moderne de la cité antique), considérée ici comme une personne morale une et indivisible, soit un individu libre et responsable, éthique et politique se trouvent dès lors réunies dans une seule et même discipline que l’on pourrait nommer "éthique politique". Afin de ne pas confondre néanmoins une telle discipline avec ce que l’expression désigne souvent, en confondant éthique et morale, pour exprimer l’introduction, l’adoption ou la recherche d’une certaine morale en politique, nous utilisons ici le mot "Politique" avec une majuscule pour désigner cette science de l’autorité, qui fonde l’État autant sur la raison et la dialectique, que sur l’éthique, dans ce rapport très puissant qui lie étroitement responsabilité individuelle et confiance collective.

[17] La notion d’"égalité collective" exprime l’idée d’un niveau équivalent de droits appliqué à tous les individus formant le collectif, quelles que soient l’"identité" de chacun et les différences qui la forgent. C’est à elle que se réfère la devise de notre République inscrite dans la Constitution, soit l’égalité de "tous" devant la loi. C’est une égalité d’accès aux droits applicables au collectif quelles que soient les différences individuelles, et les inégalités que celles-ci peuvent engendrer.

[18] Ensemble des moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour préserver la santé d’une population. Cette expression peut être utilisée pour désigner la fonction de mise en œuvre de ces moyens par les pouvoirs publics. On la préfèrera à l’expression "santé publique", en observant que la santé est un état ou une condition physiologique d’un organisme vivant. La santé s’applique donc à une personne physique. C’est un état physiologique qui s’applique à un individu, personne physique, et ne peut par conséquent pas s’appliquer à une personne morale dont il semble difficile de définir l’état physiologique. Si le mot peut être appliqué à une population d’individus, ce n’est pas la fonction exercée par les pouvoirs publics qu’il désigne, mais seulement une addition d’états individuels, pour en décrire l’état général.

[19] « État de complet bien-être physique, mental et social » selon l’OMS.

[20] F.B. Op. cit..

[21] « (…) le principe de précaution, poussé aux limites de sa logique, conduit à maximiser les calculs de risque afin de justifier une intervention massive … » (F.B. De l’Intelligence Artificielle à l’Humanité Artificielle. Tribune, Cercle K2, 05/12/2020).

[22] « (…) en faire trop pour annuler la possibilité même de montrer qu’on aurait pu faire autrement » (F.B. De l’Intelligence Artificielle à l’Humanité Artificielle : la gouvernance du calcul plutôt que le gouvernement de la raison. Tribune, Cercle K2, 05/12/2020).

[23] Herby J, Jonung L, & Hanke S H. A literature review and meta-analysis of the effects of lockdowns on covid-19 mortality. Johns Hopkins Institute for Applied Economics, Global Health, and the Study of Business Enterprise. SAE./No.200/January 2022).

[24] Cf. F.B. Op. cit. et F.B. Le nombre et l’unité dans l’ordre républicain. Tribune, Cercle K2, 06/04/2021.

[25] F.B. Op. cit.

[26] F.B. Op. cit..

[27] Bernanos, op. cit., p. 182.

[28] F.B. Le nombre et l’unité dans l’ordre républicain. Tribune, Cercle K2, 06/04/2021.

[29] Cf. F.B. op. cit..

[30] Alain Berthoz, Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle, Interview (Propos recueillis par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin, La Revue mensuelle n° 47, 17/09/2003.

[31] F.B. Op. cit..

[32] Du latin docere « enseigner » et documentum « enseignement, démonstration ».

[33] Du latin ex-ducere, « guider », « conduire hors ». L’éducation est une technique de formation de l’esprit individuel à une conduite extérieure qui le sort de son individualisme naturel, pour le confronter aux réalités du monde, et lui apprendre ainsi à évoluer dans le collectif. L’enseignement quant à lui est une fonction dont le rôle est d’indiquer la voie de la raison en transmettant des savoirs.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire