mercredi 9 septembre 2020

Glossaire de travail pour la conception de Systèmes d’Information et de Communication

 Pour mettre de l’ordre dans l’Empire, il faut, commencer par mettre de l’ordre dans les dénominations (Confucius).

Empruntant plus au vaste domaine pluridisciplinaire des sciences humaines et des sciences de l’information qu’à celui des mathématiques et de l’informatique, la démarche scientifique que nous suggère l’épistêmê aristotélicienne pour concevoir un système d’information adapté aux besoins de tous les métiers appelés à collaborer pour l’accomplissement d’une tâche commune, est entièrement décrite dans le schéma de fonctionnement d’une mémoire collective rappelé ci-après. Cette représentation de la mémoire collective vise à promouvoir une vision originale des systèmes d’information et de communication, à l’usage de communautés opérationnelles en quête de sens partagé, applicable à la décision dans l’action. Tous les concepts impliqués dans la construction du sens y sont récapitulés. Le premier pas, qui consiste à fixer un vocabulaire aux multiples usages, peut s’appuyer sur ce schéma afin d'observer la sage recommandation de Confucius citée en exergue. Il semble en effet utile de mettre de l’ordre dans les dénominations, en précisant dans un glossaire univoque les contours de ces concepts que l’on manipule quotidiennement et dont on observe la traduction concrète dans la réalité. L’objectif est in fine, d’en organiser la pratique et d’en décrire les techniques, ou les savoir-faire associés, afin d’en garantir l'efficacité.

Vidéo : L’épistêmê aristotélicienne appliquée à la conception du SI

Verbatim de la vidéo

De l’observation des faits, à la création de produits, c’est à la construction du sens dans la mémoire qu’il faut s’intéresser.

Le sens, c’est un triptyque :

-       les 5 sens + l’intuition, qui font l’observation ou la théorie (theôría), avec discernement ou sagesse (sophia) ;

-       le sens de la flèche qui est action, ou pratique (praxis), avec méthode ou prudence (phronesis) ;

-       et enfin la signification qui traduit une création ou une production (poïésis), avec habileté technique, art ou façon (technè).

L’épistêmê, chez Aristote, s’applique à la science théorique. Elle est prolongée par la science pratique et la science productive. Le sens, « puissance innée de discernement », est orienté par le besoin, et mû par une intention. Il se construit dans la mémoire, dont il faut envisager 2 aspects distincts, l’implicite et l’explicite :

-       La mémoire implicite recueille des données en masse (big data), les transforme en données pertinentes (smart data), puis en données consistantes ou substantielles (thick data), pour présenter dans une documentation des solutions aux problèmes qui se posent à nous.

-       La mémoire explicite accueille des données substantielles, qu’elle transforme en connaissances, puis en savoirs explicites, pour délivrer un produit qui est documentaire.

L’endoxe complète ce dispositif pour relancer l’observation, lorsque le produit ne répond pas suffisamment au besoin. C’est elle aussi qui permet le passage de l’implicite à l’explicite lorsque s’exprime une attente formelle. Dans notre mémoire collective, ce sont là 3 grandes fonctions qui interviennent successivement : fonction statistique, fonction cognitive, puis fonction documentaire. Ce sont ces fonctions de trans-formation, de mise en forme, qui font l’in-formation et la communication indispensable à toute activité collective.

Cette démarche scientifique inspirée de l’épistêmê aristotélicienne, c’est celle des Sciences de l’Information et de la Communication, qui théorise avec discernement, en observant les objets qu’elle manipule (données, big, smart et thick data, connaissance, savoir, information, document, mémoire), dont elle définit les contours, pour en organiser les pratiques avec méthode, et les appliquer à la création de systèmes d’information mettant en œuvre des techniques adaptées aux usages. 

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