dimanche 10 mai 2020

Le système d'information (3/5)

Système d’information, épistêmê, mémoires implicites et explicites


Un système d’information, c’est une boîte, traversée par une flèche.
Tout commence par cette flèche du sens qui, partant de l’observation des faits (la réalité), aboutit à la création d’objets (une activité). Pour les spécialistes des systlèmes de données (ou data), elle passe par une mise en forme (in-formatique), qui se réalise dans une mémoire informatique et trans-forme, des big data (données de masse), en smart data (données pertinentes ou raffinées), puis en thick data (données consistantes ou substantielles). Pour les spécialistes des systèmes d’information, elle passe par une mise en forme (l'in-formation), à bien distinguer de la précédente mise en forme (l'informatique). Elle se réalise dans une mémoire collective et transforme des données en connaissances, puis en savoirs.
Cette représentation schématique du fonctionnement de la mémoire, c’est tout l’enseignement de l’épistêmê d’Aristote dont je crois utile de reconnaître l’immense portée. Elle va en effet bien au-delà du simple fonctionnement de notre mémoire individuelle (la fonction cognitive explicite dont traite la Logique d’Aristote, transformant des données en connaissances puis en savoirs). Une telle représentation de la connaissance à l’œuvre dans nos mémoires explicites, peut en effet nous aider à concevoir, sur le même modèle, qui est aussi celui du fonctionnement naturel de nos mémoires implicites, de véritables systèmes d’information adaptés, aussi bien au traitement des data (l'implicite), qu’à celui des connaissances et du savoir (l'explicite). L’objectif de tels systèmes serait de permettre le fonctionnement de mémoires partagées pour l’exercice de différentes formes d’intelligence collective au service de différentes « maisons communes » (ou écosystèmes), dans toutes sortes de fonctions, stratégique, économique, scientifique, voire même politique au sens d’Aristote qui associe politique et éthique.
Cette épistêmê aristotélicienne puise toute sa force dans sa vertu première, l’intelligence.
La « co-nnaissance », au sens de l’épistêmê d’Aristote associée au noûs, est la genèse d’une représentation « co-ordonnée » du réel, mise « en forme » par « con-struction » de sens dans une mémoire organisée.
 

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