Un système d’information, c’est une boîte, traversée par une flèche.
Tout commence par cette flèche du sens qui, partant de
l’observation des faits (la réalité), aboutit à la création d’objets (une activité).
Pour les spécialistes des systlèmes de données (ou data), elle passe par
une mise en forme (in-formatique), qui se réalise dans une mémoire informatique
et trans-forme, des big data (données de masse), en smart data (données
pertinentes ou raffinées), puis en thick data (données consistantes ou
substantielles). Pour les spécialistes des systèmes d’information, elle passe
par une mise en forme (l'in-formation), à bien distinguer de la précédente mise
en forme (l'informatique). Elle se réalise dans une mémoire collective et
transforme des données en connaissances, puis en savoirs.
Cette représentation schématique du fonctionnement de la
mémoire, c’est tout l’enseignement de l’épistêmê d’Aristote dont je
crois utile de reconnaître l’immense portée. Elle va en effet bien au-delà du
simple fonctionnement de notre mémoire individuelle (la fonction cognitive
explicite dont traite la Logique d’Aristote, transformant des données en
connaissances puis en savoirs). Une telle représentation de la connaissance à
l’œuvre dans nos mémoires explicites, peut en effet nous aider à concevoir, sur
le même modèle, qui est aussi celui du fonctionnement naturel de nos mémoires
implicites, de véritables systèmes d’information adaptés, aussi bien au
traitement des data (l'implicite), qu’à celui des connaissances et du
savoir (l'explicite). L’objectif de tels systèmes serait de permettre le
fonctionnement de mémoires partagées pour l’exercice de différentes formes d’intelligence
collective au service de différentes « maisons communes » (ou
écosystèmes), dans toutes sortes de fonctions, stratégique, économique,
scientifique, voire même politique au sens d’Aristote qui associe politique et
éthique.
Cette épistêmê aristotélicienne puise toute sa
force dans sa vertu première, l’intelligence.
La « co-nnaissance », au sens de l’épistêmê
d’Aristote associée au noûs, est la genèse d’une représentation
« co-ordonnée » du réel, mise « en forme » par « con-struction »
de sens dans une mémoire organisée.
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