Endoxe, méthodologie et technologie
La fonction documentaire, fonction à vocation collective
de transport de sens, c’est cette fonction d’agrégation des données substantielles
en environnement numérique comparable à celui de nos mémoires implicites, ou d’agrégation
des savoirs en environnement analogique comparable à celui de nos mémoires
explicites. Cette fonction est aujourd’hui à la peine, dans un espace-temps de
plus en plus contracté par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication dont les sciences du même nom, les Sciences de l’Information et
de la Communication, ont bien du mal à dompter les flots tumultueux. Dans
« Information et Communication », il y a « Communication ».
Se limiter au traitement des data et à la seule technologie numérique,
c’est se condamner à rester dans l’implicite, c’est-à-dire se priver de
l’explicite et donc, d’une certaine manière, abandonner cette deuxième jambe de
l’InfoCom qu’est la communication. L’outil méthodologique de la communication,
c’est cette endoxe, néologisme construit par opposition à la notion de paradoxe
(ce qui va contre l’attente générale). Il indique une idée partagée par tous en
raison du sens que lui procure l’attente générale, et assure le passage de
l’implicite à l’explicite, des big, smart, puis thick data,
aux connaissances puis aux savoirs explicites. C’est un outil de partage. L’outil
technologique de la communication, qui vient compléter l’endoxe et l’outil
méthodologique, en lui succédant, sûrement pas en le précédant, c’est la
documentation. L’activité documentaire doit être ainsi considérée comme une
pratique collective courante fondamentale, accessible à tous, et dont la
maîtrise par tous conditionne l’organisation du système d’information envisagé
comme une mémoire collective, c’est-à-dire, adaptée au partage de l’information
(la communication).
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