jeudi 16 avril 2020

Faire parler ses données, en exploiter le sens, pour donner du sens à l’action (7/7)

Septième partie.

La documentation à l’honneur, pour un langage documentaire « rationnel et normalisé » à l’échelle des communautés d’usage


 
Alors, oui, et à contre-courant de cette tendance dominante qui nous fait focaliser sur la transformation numérique de nos sociétés, je revendique la nécessité de prendre en compte cette transformation dans le cadre d’une mutation beaucoup plus large, qui est à l’œuvre depuis plus d’un siècle avec les progrès de l’électronique au service de la fonction documentaire.
Je vous laisse méditer à cette fin ces prédictions émanant de deux des plus grands spécialistes de la documentation du siècle précédent, appelant, pour le premier, à l’avènement d’une science de la documentation dans le prolongement de la Logique d’Aristote, et pour le second, à l’invention d’un « langage documentaire » qui s’inspire des grandes classifications comme du fonctionnement de nos langues naturelles.
Le système d’information doit donc s’appuyer sur la mise en œuvre d’un langage documentaire, accessible et pratiqué par tous au sein de la communauté à qui il s’adresse. Celle-ci peut alors se rassembler pour communiquer et agir collectivement comme un peuple se rassemble autour de sa langue (le verbe), « instrument collectif de l’expression de la Pensée ». Données et connaissances explicites, Data hub et documentation, intelligence artificielle et intelligence collective doivent pouvoir y cohabiter sans cloisons de verre. Cette cohabitation doit pouvoir s’appuyer sur une méthode scientifique d’élaboration et de développement de cette intelligence collective, qui passe selon moi par une planification dynamique de l’activité documentaire du groupe. Une telle méthode peut suivre à cette fin les grands principes d’élaboration d’une mémoire documentaire partagée, que j’ai pratiqué pendant de longues années de manière opérationnelle et théorisé dans un travail de thèse récent. La mémoire collective y est organisée selon une logique naturelle puissante qui permet la maîtrise par tous d’un langage documentaire commun, en s’inspirant de la hiérarchie naturelle de nos sens et du fonctionnement analogique de notre pensée, permettant ainsi à tout un chacun d’accéder à ce langage commun, aussi facilement qu’un enfant de 3 ans accède à sa langue maternelle.
Je vous remercie de votre attention

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