Autrement dit, on voudrait nous faire croire que des "services spéciaux" sont nécessaires pour recueillir du "renseignement technico-scientifique" sans "pour autant enfreindre les lois d'autres pays".
AFP 18/12/2010
AFP 18/12/2010
Le premier ministre russe Vladimir Poutine, un ancien du KGB, a appelé aujourd'hui le service de renseignement extérieur (SVR) à faire de l'espionnage économique afin d'aider à la modernisation de la Russie.
"Il y a différentes sphères d'activité pour le renseignement: le renseignement technico-scientifique et le renseignement politique. C'est pourquoi, alors que nous avons des objectifs de modernisation économique, l'aide des services spéciaux n'est pas de trop", a-t-il dit, selon l'agence Ria Novosti, dans une émission télévisée qui sera diffusée ce soir à Moscou.
"Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut enfreindre les lois d'autres pays, les services de renseignements de beaucoup de pays travaillant de manière significative avec des sources légales", a ajouté Vladimir Poutine.
Le Figaro semble tout-à-fait fondé à parler ici d'espionnage économique, mais est-ce bien raisonnable, de la part d'un chef de gouvernement d'une des plus grandes puissances de la planète, de tenir un tel discours ? N'est-ce pas un peu préoccupant de constater qu'un grand média occidental relaye un tel discours sans sembler s'en inquiéter le moins du monde ?Les autorités russes ont fait de la modernisation du pays leur priorité, alors que de nombreuses usines et l'infrastructure en Russie datent encore de la période soviétique et sont obsolètes.
Peut-être aussi pourrait-on m'objecter que les compétences de services habitués à nager en eaux troubles peuvent être utiles pour le recueil de l'information dite "grise" tout en restant dans le strict cadre de la légalité, et qu'il n'y a rien de choquant à ce qu'une grande démocratie fasse appel à ces compétences. Mais c'est justement, le développement de ces zones "grises" (qui sont en réalité des zones de non-droit), qui pose à mon sens problème et dénote une lente dégradation de la qualité des relations internationales. Si les Etats, plutôt que de chercher à réduire ces zones grises en légiférant, essayent d'en profiter pour organiser le pillage des avancées technico-scientifiques de leurs rivaux, on ne peut en effet qu'être pessimiste quant à l'avenir des bonnes relations entre grandes nations.
FB
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Voir sur le même sujet un autre article "Russie: Poutine en appelle à l’intelligence économique" (http://intelligenceeconomiquealgerie.blogspot.com/2010/12/russie-poutine-en-appelle-lintelligence.html), ainsi que le commentaire que j'en fais.
RépondreSupprimerFB
Je trouve étonnant ce commentaire repris par plusieurs sites et plusieurs
RépondreSupprimerauteurs, qui semble accréditer cette thèse selon laquelle des grandes
nations (Russie ou autres) pourraient mettre leurs "services de
renseignement extérieur" à contribution pour, je cite l'AFP, "aider à la
modernisation" du pays, sans qu'on puisse les soupçonner d'appeler à l'aide
leurs services à des fins d'espionnage économique. Toujours selon la même
source, le premier ministre russe aurait dit : "Il y a différentes sphères
d'activité pour le renseignement: le renseignement technico-scientifique et
le renseignement politique. C'est pourquoi, alors que nous avons des
objectifs de modernisation économique, l'aide des services spéciaux n'est
pas de trop". On ne saurait être plus explicite !