vendredi 6 décembre 2013

Save the intelligence cycle




It is the way our brain works
It is the way an intelligence community has to work
Intelligence cycle is a theoretical model quite criticized but fairly coherent and insufficiently explored. With its four “core functions” (direction, collection, processing and dissemination), it may adequately describe the structure of an intelligence community (command structures, collection teams, exploitation or analysis services, communication structures) in a systemic approach (who does what?), but it does not describe the intelligence process (what does intelligence function? how to make intelligence?).

jeudi 7 novembre 2013

Trois bonnes raisons de sauver le cycle du renseignement


Let's Kill The Intelligence Cycle
I want it dead and gone, crushed, eliminated.
I don't care, frankly, what we have to do.
Remove it from every training manual, delete it from every slide, erase it from every website.
Shoot it with a silver bullet, drive a wooden stake through its heart, burn the remains without ceremony and scatter the ashes.
(WHEATON Kristan J., Let's Kill The Intelligence Cycle, Blog “sources and methods”, mars 2012)
Nombreux sont les les praticiens du renseignement mais aussi les universitaires qui, comme l’auteur de ce réquisitoire, professeur à l’Institute for Intelligence Studies de la Mercy Hurst University (Pennsylvanie) et ancien du renseignement militaire américain, condamnent le fameux cycle du renseignement. Celui-ci, bien qu'enseigné dans tous les bons manuels, ne serait plus adapté aux nouvelles réalités du monde contemporain et ne permettrait plus de décrire de manière réaliste la pratique du renseignement. Il y a trois bonnes raisons, pratique, théorique, mais aussi et avant tout organisationnelle pour penser tout au contraire que cette modélisation théorique, à condition d’en comprendre les limites et d’en approfondir les rouages, s’avère plus que jamais nécessaire dans l’environnement technico-opérationnel en pleine mutation auquel nous sommes désormais confrontés.

jeudi 24 octobre 2013

L'organisation des connaissances au coeur de la démarche scientifique

J’ai participé au dossier "Organisation des connaissances : épistémologie, approches théoriques et méthodologiques" du numéro 39 de la revue "Études de Communication", avec un article intitulé L’organisation des connaissances au cœur de la démarche scientifique (organiser une mémoire pour comprendre et savoir, puis agir et décider avec sagesse).

Toujours dans la droite ligne de mes publications précédentes,...

lundi 18 mars 2013

Des flux d'informations difficilement maîtrisables


Dans une série de quatre articles publiés par LaTribune.fr, Michel Cabirol s’appuie sur les auditions des cinq grands patrons des services de renseignement, lors de leur passage en 2013 devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale, pour faire un survol assez complet de l’évolution récente des services de renseignements français. Parmi les difficultés qui demeurent et les insuffisances capacitaires identifiées, la maîtrise de plus en plus difficile des flux d’informations semble être un "véritable enjeu" "pour lequel tout est à construire" selon les propres termes du directeur de la DGSE. Pourtant, ce ne sont pas tant les flux d’informations qui sont difficiles à maîtriser, mais bien les connaissances engendrées par ces flux qui sont difficiles à organiser afin de les rendre accessibles à tous ceux qui en ont besoin pour en extraire les savoirs utiles à l’action.

samedi 15 décembre 2012

"Connaître et anticiper" : une fonction stratégique centrale enfin reconnue, mais un concept ancien menacé d'obsolescence

Au moment où le Livre blanc s’apprête à confirmer la fonction Connaissance et anticipation dans sa dimension stratégique, le rôle central du renseignement et l'importance de sa fonction d'exploitation méritent d’être soulignés. En effet, l’organisation des connaissances, condition sine qua non de la pertinence du renseignement et de l’anticipation stratégique, devient un enjeu majeur pour des services submergés par des flots d’information éphémères et concurrencés en permanence par des médias à l’affût de sensationnel et contraints à l’instantanéité.

lundi 30 juillet 2012

Informatique ou numérique, peut-on faire fi de l'étymologie ? (2/2)


"Le numérique" (entendre : "les technologies fondées sur le calcul numérique") est une manière de représenter le monde qui emprunte à la nature son mode d'écriture (une technique). L'informatique en est l'outil et l'informatisation, un phénomène dont les aspects anthropologiques sont particulièrement importants à prendre en compte. Les profondes mutations anthropologiques induites par l’émergence des technologies fondées sur le calcul numérique, conduisent à appliquer l’adjectif numérique à tout un ensemble d’objets dont le périmètre est aussi vaste que la révolution (numérique) à l’œuvre dans nos sociétés.

Faut-il pour autant détourner le sens du mot numérique en prenant le contre-pied de son étymologie, pour lui faire désigner l'ensemble des phénomènes anthropologiques que suscite l'informatisation ? À la lumière de ce qui précède (partie 1/2), ce serait à mon sens une faute, certes bénigne, mais bien inutile.

Informatique ou numérique, peut-on faire fi de l'étymologie ? (1/2)


L’étymologie nous conte l’histoire des mots qui est celle de la pensée. Elle donne au mot toute sa profondeur qui le fait peser d’un poids dont l’usage courant ne peut se défaire. La révolution numérique en cours que certains préfèreraient nommer "révolution informatique" est un phénomène anthropologique que l’adjectif informatique, alliage improbable de l’information avec l’automate, ne peut représenter sans risques. Le poids étymologique du terme numérique que l’usage courant n’a pas ignoré donne en revanche toute sa profondeur à cette troisième révolution anthropologique déclenchée par l’invention de l’ordinateur, après celles de l’écriture, puis de l’imprimerie.

J’aime les mots et leur histoire.