vendredi 31 janvier 2025

Bienvenue en 2025

    Nous voilà arrivés à la fin de ce mois de janvier propice aux vœux de toutes sortes, aux bilans de l'année écoulée et aux perspectives d'avenir. 

lundi 27 janvier 2025

De la démocratie à la République : une question d’autorité

Dans le prolongement de mon article précédent, je poursuis ma réflexion sur la démocratie à l’aube du troisième millénaire. En ce début d'année 2025, on ne peut que constater que le monde a profondément changé, quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est achevée sur des ruines et l’horreur des camps. Après un premier quart de siècle marqué par un retour du multilatéralisme sur la scène internationale, et la montée en puissance des BRICS allant de pair avec le révisionnisme de régimes dits autoritaires qui remettent en cause la loi et l’ordre international de l'après-guerre froide, il m'a paru intéressant de poser la question de l'autorité, de son rapport à la démocratie, et de sa cohérence avec l'idée républicaine.  

samedi 7 décembre 2024

Dissuasion et démocratie au XXIème siècle : l’enjeu improbable de la souveraineté européenne

    Je reviens à mes travaux sur les implications politiques des concepts associés à l’information en faisant néanmoins un nouveau pas de côté à propos d’un ouvrage collectif paru sous la direction de Mélanie Rosselet, intitulé Démocratie(s) et Dissuasion (Odile Jacob, mars 2024). L’ouvrage analyse l’utilité et l’efficacité de la dissuasion nucléaire en tant que « défense ultime des démocraties », en abordant le problème sous trois angles, celui de « l'éthique », celui de la « rationalité » et celui de la « légitimité ». En ces temps troublés de nouvelles tensions entre l’Est et l’Ouest, après que les frontières orientales de l’Europe post-guerre froide aient été étendues dans un « élargissement » réalisé par vagues successives et perçu comme menaçant par la Russie, le débat sur ce sujet me semble suffisamment d’actualité pour justifier ce nouveau pas de côté. Ce dernier demeure néanmoins très largement ancré dans les contours politiques de mes travaux.  Alors que la possibilité d’un échec de la dissuasion se concrétise chaque jour un peu plus, avec l’évocation croissante de la possibilité d’une troisième guerre mondiale, l’efficacité du concept de dissuasion semble en effet se réduire dangereusement à chaque nouveau pas d’une escalade mortifère de la menace, risquant ainsi d’aller jusqu’à signer son obsolescence en déclenchant l’apocalypse nucléaire.

vendredi 24 mai 2024

Le cycle du renseignement, l’officier traitant et la documentation

Je quitte momentanément les implications politiques des concepts théoriques associés à l’information, pour revenir un instant sur des considérations plus académiques autour du renseignement, de la documentation et du rôle essentiel de l’humain dans le fonctionnement de son cycle, si souvent décrié et si peu pris en considération par la « Tech » pour la conception de systèmes d’information innovants. Cette parenthèse académique a pris la forme d’une petite vidéo (19’) dont le texte qui suit est le verbatim. Elle est susceptible d’intéresser tous ceux qui travaillent à l’innovation en matière d’exploitation du renseignement, ou plus largement, de l’information, en s’attachant autant, sinon plus, à la méthodologie qu’à la technologie.

dimanche 10 mars 2024

de l'intérêt des nations, du "droit des gens" ou des droits de l’homme, du droit international et des frontières (T36)

« Le droit des gens est naturellement fondé sur ce principe que les diverses nations doivent se faire dans la paix le plus de bien, et dans la guerre le moins de mal qu’il est possible, sans nuire à leurs véritables intérêts » (Montesquieu, De l’esprit des lois, II, 3, 1748).

Quel peut bien être l’intérêt pour notre nation, d’engager des dépenses loin d’être négligeables à l’aune des besoins urgents de nos grands services publics, pour fournir des armes, des munitions et des conseillers militaires à l’Ukraine en guerre contre la Russie ? La question mérite sans aucun doute d’être posée, comme beaucoup d’autres en matière d’intérêt général, objet fondamental de toute conscience politique susceptible d’orienter efficacement le bon gouvernement des peuples.

mardi 27 février 2024

de la nation (T35)

C’est « un peuple », nous dit Comte-Sponville, « considéré d’un point de vue politique plutôt que biologique ou culturel, comme ensemble d’individus plutôt que comme institution »[1]. Ce n’est donc ni une race ni une ethnie, ni nécessairement un État. Mais qu’est-ce donc alors que cet ensemble d’hommes qui ne serait déterminé ni par la génétique, ni par la langue, ni par la culture, ni par le territoire sur lequel il se serait établi, ni même par la religion (du latin religare) qui aurait pu les "relier" ?

dimanche 4 février 2024

de l'Europe (T34)

« Les nations souveraines du passé ne sont plus le cadre où peuvent se résoudre les problèmes du présent. Et la Communauté elle-même n’est qu’une étape vers les formes d’organisation du monde de demain. » (Jean Monnet, Mémoires, Fayard, Paris, 1976, p.617).

L’Europe, l’Europe, l’Europe… oui, mais c’est quoi au fait, l’Europe ? Un pays, mais alors quelles frontières ? Un empire, mais alors quelle autorité souveraine légitime ? Une nation, mais alors quelle expression politique ? Un État, mais alors quel chef ? Un peuple, mais alors quelle manifestation de son unité ? Une ethnie alors, mais quelle langue commune ? Une étape vers les formes d’organisation du monde de demain, mais alors quel régime politique précurseur du gouvernement du monde imaginé par Jean Monnet lui appliquer, l’aristocratie démocratique soumise à la puissance américaine dans laquelle l’Europe semble s’être engagée depuis le traité de Lisbonne ou une sorte de monarchie républicaine d’inspiration française capable de rassembler des nations pleinement souveraines sous la protection ultime de la seule dissuasion indépendante disponible en Europe ?