Il m’a semblé, tout au long d’un colloque consacré aux
« méthodes et stratégies de gestion de l’information par les
organisations : des "big data"
aux "thick data" » auquel
j’ai participé récemment, que se dégageait un accord général sur la nécessité
de donner la priorité à la fonction cognitive plutôt qu’à la fonction
statistique ou à la méthodologie plutôt qu’à la technologie. Mais peut-être n’est-ce
là qu’un effet de mon tropisme avéré pour l’analogie du discours dialectique
plutôt que pour l’exactitude du calcul numérique ?
« le renseignement, c’est l’information juste, juste à temps, au service d’une action juste »
vendredi 19 mai 2017
vendredi 20 janvier 2017
Le 21ème siècle devra être "électronique" plutôt que seulement "numérique" comme il semble en prendre malheureusement la voie
À l’occasion de la 19ème édition du
Colloque international sur le Document Électronique (CiDE.19) « Vers une épistémè
numérique ? » à Athènes les 24 et 25 novembre 2016, j’ai présenté une
communication intitulée Aristote et l’épistémè numérique : une affaire de sens. Le concept d’épistémè
déterminant la thématique du colloque était emprunté à Michel Foucault qui l’a illustré
dans Les mots et les choses, par
trois moments d’un renouveau intellectuel et artistique en Occident initié par
la Renaissance avec l’invention de l’imprimerie, suivie de la période classique
avec ses académies, puis de l’époque moderne dont la traduction conceptuelle encore
un peu floue pourrait bien évoluer, selon son auteur, vers une disparition de
l’homme qui « s’effacerait, comme à la limite de la mer un visage de sable »
(Michel Foucault, Les mots et les choses,
Gallimard, Paris,1966). Cette période moderne pourrait aussi être en train
d’évoluer, comme le suggèrent les organisateurs du colloque, vers une mutation
numérique, dont on peut observer aujourd’hui les conséquences pour le document,
et sur laquelle ils interrogeaient les intervenants. Je m'interroge, pour ma part, sur la pertinence de cette notion de "numérique" qui devrait selon moi céder la place à celle d' "électronique".
dimanche 27 mars 2016
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA) OU IDIOTIE SAVANTE (IS) ?
"Même
un robot peut devenir raciste et antisémite"
« Tay,
l'intelligence artificielle lancée
hier par Microsoft sur Twitter, a été "débranchée" : elle était
devenue raciste en moins de 24 heures ». À méditer, ces quelques extraits
d’un article de Judikael Hirel (Même un robot peut devenir raciste et antisémite), publié par Le Point.fr le
25/03/2016 :
mardi 23 décembre 2014
Intelligence économique et renseignement d’entreprise
Pour une
politique publique distincte de ses prolongements privés dans l’entreprise et
la considération de leurs liens respectifs avec un renseignement débarrassé de
tous les accessoires de la clandestinité propres aux missions régaliennes de
sécurité nationale
Si l’on veut bien observer avec les militaires qu’un
renseignement (résultat de l’exploitation
des informations[1]) est
une information exploitée, le renseignement est une fonction d’exploitation qui
parcourt dans son intégralité un cycle allant du recueil de l’information
utile, à l’orientation des sources ou des capteurs, en passant par la
capitalisation des connaissances et la restitution de savoirs à tous les
acteurs opérationnels qui en ont l’usage. À partir de là, on peut tenter une
définition du renseignement qui permette d’envisager sereinement son extension
au domaine économique sous certaines conditions qu’il est possible de préciser.
lundi 1 décembre 2014
"Intelligence économique et Renseignement" De quoi parle-t-on ?
La question
peut sembler triviale ou ésotérique selon que l’on redoute une énième
discussion sur le sexe de l’ange "Intelligence" ou une remise en
cause trop conceptuelle d’une discipline dont les applications concrètes
doivent désormais s’imposer. Elle est pourtant fondamentale et parfaitement
légitime.
Elle est
fondamentale, car y répondre, c’est d’emblée lever tous les malentendus qui
handicapent le concept d’intelligence économique et font que ses applications
pratiques peinent parfois à s’imposer.
Elle est
légitime car se la poser, ce n’est pas remettre en cause, loin s’en faut,
l’énorme travail accompli par les pères fondateurs de l’IE et leurs disciples. Se la poser, c’est
simplement constater les difficultés rencontrées par l’IE dans l’entreprise et admettre que celles-ci peuvent être, en partie au moins,
dues à certains malentendus. Se la poser, c’est tenter d’identifier ces
malentendus, qui ne portent pas d’ailleurs à proprement parler sur le concept
d’IE, mais plus fondamentalement sur celui de renseignement.
lundi 8 septembre 2014
Stratégie et renseignement à l’ère de l'information (3/3)
Articles précédents
:
La communication à l’honneur pour la prévention par l’information plutôt que le secret pour l’intervention par le feu
Avec la révolution industrielle, le feu est entré au cœur de toute problématique concernant la sécurité des nations. La puissance de feu devenait alors le facteur stratégique déterminant en matière de politique de défense. Avec la révolution numérique, l’information revient au cœur des problématiques sécuritaires. La maîtrise de l’information remplace la puissance de feu comme facteur stratégique déterminant en matière de politique de sécurité nationale. L’intervention par le feu (l'affrontement armé) cède le pas à la prévention par l’information (le renseignement) et, de la même manière que la mobilité au combat s’est imposée naguère au détriment du retranchement, la communication en matière de renseignement s’impose désormais au détriment du secret.mercredi 20 août 2014
Stratégie et renseignement à l’ère de l'information (2/3)
Article précédent : (1/3) "connaître et anticiper" ?
Et si nos stratèges étaient à nouveau en retard d'une guerre ?
À l'ère industrielle qui
incitait à la mobilité, nous nous sommes retranchés derrière une ligne Maginot
quand il aurait fallu développer les chars de combat, l'aviation et les
sous-marins. À l'ère de l'information qui lui succède et incite à
l'anticipation et au dialogue, nous nous réfugions derrière des monuments de
doctrine aussi peu réalistes que la ligne Maginot, et des paraphrases qui
minimisent l'importance du renseignement quand celui-ci doit adapter ses pratiques
d’exploitation aux technologies numériques. C’est pourtant seulement ainsi que le
renseignement pourra renouer avec sa fonction d’exploitation mise en péril par la surabondance d’information. En même temps que la stratégie renoue avec une tradition préventive un temps confisquée par l'affrontement massif et brutal des puissances, l’exploitation du
renseignement, redevient en effet de facto une
fonction essentielle à laquelle il faudrait consacrer tous nos efforts pour
accompagner sa métamorphose dans un environnement technologique en pleine
mutation.
Et si nos stratèges étaient à nouveau en retard d'une guerre ?
À l'ère industrielle qui incitait à la mobilité, nous nous sommes retranchés derrière une ligne Maginot quand il aurait fallu développer les chars de combat, l'aviation et les sous-marins. À l'ère de l'information qui lui succède et incite à l'anticipation et au dialogue, nous nous réfugions derrière des monuments de doctrine aussi peu réalistes que la ligne Maginot, et des paraphrases qui minimisent l'importance du renseignement quand celui-ci doit adapter ses pratiques d’exploitation aux technologies numériques. C’est pourtant seulement ainsi que le renseignement pourra renouer avec sa fonction d’exploitation mise en péril par la surabondance d’information. En même temps que la stratégie renoue avec une tradition préventive un temps confisquée par l'affrontement massif et brutal des puissances, l’exploitation du renseignement, redevient en effet de facto une fonction essentielle à laquelle il faudrait consacrer tous nos efforts pour accompagner sa métamorphose dans un environnement technologique en pleine mutation.
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