« le renseignement, c’est l’information juste, juste à temps, au service d’une action juste »
jeudi 12 octobre 2023
Appel au renouveau de la recherche pour le développement d'une "intelligence collective" à vocation politique (2)
mercredi 11 octobre 2023
Appel au renouveau de la recherche pour le développement d'une "intelligence collective" à vocation politique (1)
mardi 19 septembre 2023
De la démocratie en République (4)
intelligence
collective et conscience politique, enjeu d’une révolution culturelle et
cognitive
Une pensée politique peut dès lors être élaborée collectivement, tout en demeurant, à l’image de notre pensée ordinaire, « essentiellement pratique et orientée vers l’action ». La « grille conceptuelle ([1]) à travers laquelle elle perçoit les objets » de la réalité reste en effet, « déterminée par la situation qui nous met en relation avec eux et par notre intention envers eux ». Comme notre pensée ordinaire, « en regard de la complexité illimitée de ces objets, cette pensée » collective « est simple » ([2]). Elle procède d’une démarche fonctionnant à l’inverse de la démarche scientifique parfois ardue, en ne recherchant pas comme cette dernière, la cause qui détermine l’effet observé pour l’expliquer, mais bien plutôt l’effet désiré en relation avec la « Cause », qui détermine l’action à entreprendre en lui donnant sens, renouant ainsi avec la racine grecque du mot cybernétique. Elle ne s’oppose pas à la démarche scientifique, mais la complète : pour décider avant d’agir, il faut d’abord connaître la situation à laquelle l’action va s’affronter en expliquant l’enchaînement de relations causales qui l’ont engendré, mais il faut aussi anticiper cette action en cherchant à comprendre les conditions de sa réalisation, en saisir ensemble les différentes facettes, soit embrasser par la pensée tous ses effets possibles.
lundi 18 septembre 2023
De la démocratie en République (3)
la société de l’information et la question du sens, mémoire et verbe, système d’information et document
Dans notre « société de l’information » encore en pleine gestation, il faut à tout prix éviter ce mouvement de balancier mortifère « entre totalitarisme déshumanisant, individualisme désocialisant et communautarisme destructeur » dont l’histoire récente nous a donné maints exemples, et que je dénonçais dans une tribune précédente ([1]). Les discours scientifiques sur le thème de la société de l’information, le logos ou la Raison qui les porte, relèvent d’une sorte d’anthropologie politique à la fois prospective et historique : ils doivent accompagner « l’homme à venir » dans la Cité du futur, et permettre en même temps d’inscrire les bouleversements attendus de la révolution informatique en cours, dans la lignée des grandes mutations culturelles et politiques du passé liées à l’invention de l’écriture puis de l’imprimerie.
jeudi 14 septembre 2023
De la démocratie en République (2)
la Raison, grande Cause publique, pour seule "transcendance" portée par l’intérêt général
Deux questions clés viennent alors immédiatement à l’esprit, celle fondamentale, du choix d’un chef, dans un cadre républicain excluant tout recours à l’hérédité et à une transcendance de nature divine, et celle du recrutement et de la formation des meilleurs, qui s’y rattache. La réponse à ces deux questions est à rechercher selon moi dans deux domaines : celui du lien étroit entre éthique et politique dont on va voir qu’Aristote nous suggère l’approfondissement, ainsi que celui de la relation entre nombre et unité ou entre collectif et individu, au regard de l’ordre républicain.
jeudi 10 août 2023
De la démocratie en République (1)
un seul chef, les meilleurs "aux manettes", la puissance du peuple "sous le capot"
Pour mieux cerner la notion moderne de démocratie, on peut s’intéresser aux trois bons régimes politiques ou « gouvernements purs » dont Aristote nous a décrit les « corruptions » ([1]) possibles. On observe ainsi que les déviances qu’il dénonce sont en réalité contenues dans le mot même désignant le régime, au moins pour les deux premiers d’entre eux. La monarchie ([2]), tout d’abord, qui correspond au commandement d’un seul, dérive ainsi tout naturellement vers la tyrannie car le monarque, seul aux commandes, détient alors un pouvoir qu’il mettra en priorité, tout naturellement et assez inévitablement, au service de ses intérêts particuliers. L’aristocratie ([3]), ensuite, qui correspond au pouvoir des meilleurs, c’est-à-dire les mieux dotés par la nature, dérive aussi tout naturellement vers l’oligarchie (l’exercice du pouvoir par quelques-uns), car la tentation est trop grande pour les aristocrates de détourner ce pouvoir au profit de leur propre groupe.
mercredi 9 août 2023
De la démocratie en République (préambule)
Avec l'invention de l'écriture, puis celle de l'imprimerie, l'humanité telle que nous la connaissions avant l'invention de l'ordinateur, a connu deux grandes révolutions culturelles et cognitives, qui ont profondément bouleversé ses modes de vie en société et son organisation politique. L'écriture a été suivie de l’invention de l'État fondé sur un droit écrit stable, de la monnaie remplaçant le troc, de la géométrie, des grandes religions monothéistes, tandis que l'imprimerie a engendré le capitalisme, la comptabilité, la banque, le chèque, la science expérimentale, la démocratie moderne et la Réforme dans le monde chrétien. Ces profondes mutations choisies parmi les plus spectaculaires, ne doivent cependant pas faire oublier celles plus fondamentales encore qui, dans les deux cas, ont affecté l’information, la transmission des savoirs et la pédagogie.