Information, communication et documentation : une intelligence collective au service de la Politique (15)

Petit glossaire insolite de l’infocom au service des artisans d’une  intelligence collective de documentation à usage politique  

DOCUMENT

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Comme la langue, dans le travail d’intelligence de notre mémoire conceptuelle, il (le document) joue un rôle essentiel dans le travail d’une mémoire partagée destinée à l’élaboration collégiale d’une pensée commune.

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    Le document, il faut le souligner, c’est la véritable pièce maîtresse de tout système d’information et de communication. Parmi les mots gravitant autour du concept d’information, s’il en est un qui requiert toute notre attention parce qu’il demeure à tout jamais attaché à l’information et à la communication dont il désigne l’indéfectible support et l’incontournable véhicule, c’est bien lui. 

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    Ses formidables prouesses techniques liées à sa numérisation ne doivent pas en effet faire oublier son histoire millénaire aux côtés de tous les concepts utiles à la mise en œuvre d’une intelligence collective. Comme la langue, dans le travail d’intelligence de notre mémoire conceptuelle, il joue un rôle essentiel dans le travail d’une mémoire partagée destinée à l’élaboration collégiale d’une pensée commune.

    Le document, c’est donc l’instrument assurant au profit de la mémoire collective une fonction sociale de transport de sens entre individus, à la fois dans l’espace et dans la durée. Ainsi conçue comme un système d’information et de communication de documentation ou Système Documentaire d’Information et de Communication (SDIC), cette mémoire collective constitue dès lors le dispositif central d’un système cognitif commun assurant l’acquisition, la rétention, puis la restitution de l’information, c’est-à-dire le fonctionnement d’une véritable intelligence collective. La documentation joue ainsi un rôle capital dans le fonctionnement d’une mémoire collective.

    Le document, depuis l’antique tablette sumérienne jusqu’à la tablette digitale contemporaine, sert, comme son étymologie[1] semble l’indiquer, à « enseigner »[2] ou à instruire chacun des acteurs impliqués dans le travail d’équipe nécessaire à la mise en œuvre d’une mémoire et d’une intelligence collective. Enseigner, c’est transmettre un savoir, soit une information restituée par la mémoire. Lorsque cette mémoire est collective, conçue à l’image de nos mémoires individuelles, la restitution de l’information après son acquisition puis sa rétention, s’effectue en réponse à un besoin exprimé au sein du collectif. On peut parler alors de ré-enseignement ou de renseignement, d’où ce rapprochement entre intelligence collective et renseignement qui semble s’imposer en matière de documentation. 

(à suivre...)

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[1]   « DOCUMENT, n. m. XIIIe siècle. Emprunté du latin documentum, "exemple, modèle", "enseignement, ce qui sert à instruire" ».

[2]   Du latin populaire insignare, « indiquer », d'où « instruire », du latin classique insignire, « mettre une marque, signaler, distinguer ».