Information, communication et documentation : une intelligence collective au service de la Politique (21)

Petit glossaire insolite de l’infocom au service des artisans d’une intelligence collective de documentation à usage politique  

  POLITIQUE

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Cette identification entre morale et politique est à l’origine d’un dévoiement préoccupant de la notion d’État de droit dans nos démocraties modernes, …

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    La Politique avec un grand « P », c’est cette science de l’autorité qui fonde l’État autant sur la raison et la dialectique, que sur l’éthique, dans ce rapport si puissant qui lie étroitement responsabilité individuelle et confiance collective[1]. Chez Aristote, en effet, éthique et politique sont étroitement liées. Mais l’éthique s’applique à l'individu considéré comme un citoyen libre, tandis que la politique s’applique à la cité, au législateur ou à ses administrateurs. S’agissant de la nation organisée en État (équivalent moderne de la cité antique), considérée comme une personne morale une et indivisible, soit un individu libre et responsable, éthique et politique se trouvent dès lors réunies dans une seule et même discipline que l’on pourrait nommer « éthique politique ».

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    J’utilise le mot "Politique" avec une majuscule, afin de ne pas confondre cette discipline très aristotélicienne avec ce que l’expression "éthique politique" désigne souvent, en confondant éthique et morale. Cette confusion qui donne à l’expression le sens d’une introduction, de l’adoption ou de la recherche d’une certaine morale en politique, impliquerait dès lors un rapprochement entre morale et politique porteur de tous les dangers s’il se transformait en identification pure et simple. En octroyant aux responsables politiques un droit à définir ce qui est bien et ce qui est mal, l’identification de la politique à la morale, qui est le propre de tous les totalitarismes, conduirait en effet à une politisation inéluctable de l’espace privé.

    Cette identification entre morale et politique est à l’origine d’un dévoiement préoccupant de la notion d’État de droit dans nos démocraties modernes, qu’une intelligence collective de documentation peut permettre d’éviter en offrant à la Politique ce langage de raison susceptible de donner un sens commun à l’action publique. Grâce à l’intelligence collective qu’une véritable information de documentation est capable de produire, c’est en effet dans cette démarche à la fois scientifique et politique, que la satisfaction de l’intérêt général forge le sens de l’État en déterminant notre intention envers les objets observés que la situation met en relation avec nous.[2]

(à suivre…)

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[1]   cf. Francis Beau. La relation entre collectif et individu dans une société de l’information en gestation. Tribune, Cercle K2, 22/09/2021.

[2]   Notre intelligence conceptuelle perçoit les objets de la réalité au travers d’une « grille conceptuelle » (Cf. Francis Beau, Le renseignement au prisme des sciences de l'information. Sciences de l'Information et de la Communication. Université Polytechnique Hauts-de-France (laboratoire DeVisu),  pp. 273 et suivantes. 2019), déterminée par la situation qui nous met en relation avec eux et par notre intention envers eux. En regard de la complexité illimitée de ces objets, « cette pensée est simple ».