mercredi 1 février 2023

Conclusion (T32)

Les mots sont comme des peaux sensibles enveloppant les idées que l’on se fait des objets de la réalité, afin de pouvoir s’en saisir pour interagir avec eux dans toutes les dimensions de l’espace et du temps, passé et futur. Portés par une langue, mis en forme (information) et organisés par une grammaire, ils permettent en effet au verbe (logos) d’exercer sa fonction de raison qui structure la pensée, en remontant le temps pour ressusciter le passé, ou en se projetant dans l’avenir pour concevoir des futurs possibles. Affranchissant ainsi l'homme de son ancrage temporel qui l’emprisonne physiquement dans le présent, les mots portés par la langue lui permettent de voyager dans le temps en mémorisant le passé que la pensée ressuscite, et en se projetant dans un avenir qu’elle imagine pour décider en conscience et agir. Ce sont les artisans de la mémoire qui façonnent l’intelligence.

mardi 31 janvier 2023

du LANGAGE DOCUMENTAIRE (T31)

C’est un langage documentaire qui permet d’élargir l’univocité du langage informatique à l’échelle de la collectivité et ainsi, la mise en œuvre d’une conscience partagée. On a vu qu’à l’échelle d’une mémoire collective nécessaire à la diffusion d’une culture scientifique indispensable à la civilisation, le sens commun devenait sens de l’État pour orienter la politique et le gouvernement des peuples. Ce sens commun devenu sens de l’État ouvre ainsi la voie au fonctionnement analogique d’un langage de raison sinon parfaitement univoque, du moins cherchant à éviter tout risque d’équivoque, à usage universel appliqué à l’organisation d’une pensée collégiale.

lundi 30 janvier 2023

de la PENSÉE COLLÉGIALE (T30)

Notre mémoire individuelle, qui fait intervenir le calcul de manière inconsciente, peut se limiter à cette simple intuitionsens interne on l’a vu, intégrateur des cinq sens externes, qui précède la pensée et forme le jugement. Dans le cadre collectif qui nous intéresse, l’ intuition conditionne l’élaboration d’une pensée collégiale ou collective, à partir d’un sens commun éminemment politique (ou sens de l’État), focalisé sur l’intérêt général, et guidant ainsi la mise en forme (information) de données échangeables, de connaissances partageables, puis de savoirs communicables ou transmissibles.

dimanche 29 janvier 2023

de la SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION (T29)

L’expression « société de l’information » est issue de l’émergence à la fin du siècle dernier d’une sorte de « paradigme informationnel »[1] auquel les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique ont largement participé. Considérant l’information comme un phénomène central de la « société émergente », le discours de l’époque a en effet servi de matrice à une conception du corps social dont cette expression traduisait la mutation due à l’utilisation massive des technologies de l’information et de la communication (TIC). Mais depuis le tournant du millénaire, cette thématique a tendance à se banaliser, et l’expression est passée dans le langage courant laissant ainsi croire à un changement de statut de ladite société qui serait passée d’émergente à « installée ».

samedi 28 janvier 2023

de la RÉPUBLIQUE (T28)

La république ou chose publique (res publica) représentée par l’État, c’est le lieu où se réalise cette alliance si fragile mais tellement vitale pour la démocratie, entre la confiance collective des individus, les citoyens, sujets de la république, et la responsabilité individuelle de tous, simples citoyens ou gouvernants. Ces derniers, qui exercent l’autorité par délégation du peuple souverain, sont également sujets de la république. L’État souverain leur délègue ainsi son autorité sur le collectif pour que règne l’intérêt général. Les citoyens comme les gouvernements et les administrations y sont à la fois sujets de l’État souverain (la république) au service de l’intérêt général, et sujets au sens de la grammaire, personnes physiques ou morales, individus ou groupes d’individus constitués en unités, qui portent leur action sur le collectif objet d’intérêt général et en assument individuellement la responsabilité.

vendredi 27 janvier 2023

de la CAUSE (T27.1)

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes (Bossuet).

L’homme d’État, comme le citoyen avisé ou l’honnête homme, est celui qui désire les effets des causes qu’il chérit.La notion de cause ne se conçoit bien, que dans sa relation à un effet qui donne tout son sens au verbe animant la pensée.

de la DÉMOCRATIE (T27.0)

La démocratie, c’est selon l’expression consacrée, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle plonge ses racines dans l’organisation des cités de la Grèce antique, mais elle était pourtant considérée par Aristote comme une perversion du régime politique idéal, la république[1].