Une mémoire collective, c’est donc le champ d’action de l’intelligence collective. C’est le lieu de la mise « en-forme » (information) de la réalité observée et de sa « mise en commun » (communication), soit un système d’information permettant le recueil et les échanges de données, l’acquisition et le partage des connaissances, puis la production et la diffusion des savoirs, ainsi que l’élaboration et l’expression en conscience d’une pensée commune.
La mémoire collective est ainsi l’instrument incontournable de toute pensée à caractère scientifique. Elle permet de relier avec intelligence, données, connaissances et savoirs, en prenant pour modèle la démarche de construction du sens dans nos mémoires individuelles, qui est celle de l’épistêmê aristotélicienne[1]. À partir de la perception (theôría) des données du problème posé par la poursuite d’un objectif, elle est orientée (praxis) par une intention qui engendre une connaissance et exerce un effet (produit - poïésis) en forme de savoir sur la pensée.
L’organisation d’une mémoire collective à vocation scientifique repose sur l’exploitation raisonnée d’une documentation scientifique.
[1] Cf. « L’épistêmê grecque » in Francis Beau, 2019, op. cit., p. 214 (§ 2531).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire