samedi 28 janvier 2023

de la RÉPUBLIQUE (T28)

La république ou chose publique (res publica) représentée par l’État, c’est le lieu où se réalise cette alliance si fragile mais tellement vitale pour la démocratie, entre la confiance collective des individus, les citoyens, sujets de la république, et la responsabilité individuelle de tous, simples citoyens ou gouvernants. Ces derniers, qui exercent l’autorité par délégation du peuple souverain, sont également sujets de la république. L’État souverain leur délègue ainsi son autorité sur le collectif pour que règne l’intérêt général. Les citoyens comme les gouvernements et les administrations y sont à la fois sujets de l’État souverain (la république) au service de l’intérêt général, et sujets au sens de la grammaire, personnes physiques ou morales, individus ou groupes d’individus constitués en unités, qui portent leur action sur le collectif objet d’intérêt général et en assument individuellement la responsabilité.

La république est une « Chose » un peu hors-sol en ce sens qu’elle n’est ni un objet, ni un sujet. Comme le collectif, elle est dépourvue de personnalité, ce qui la distingue d’un sujet. Elle n’est pas non plus un objet ordinaire au regard de l’action, qui n’est objet que pour un sujet faisant l’action auquel il est soumis. L’étymologie du mot « chose » le rattache à la cause qui, dans un latin populaire de la fin de l’empire romain, était le sens donné à res. Devenant publique, elle est cette Cause souveraine élevée au rang de « Valeur » sacrée, garante de l’intérêt général.

Elle est associée à la raison, légitimant ainsi l’action exercée par le sujet sur l’objet d’Intérêt Général, en lui donnant tout son sens. Cette "chose" (res) publique, que le latin populaire a confondu avec la "cause" (causa) se situe au cœur du travail de la raison. L’action du sujet y est en effet orientée par la Raison, Cause publique qui est Intérêt général et donne tout son sens à la phrase politique. L’objet qui est collectif en est le complément républicain. Il est confié au sujet par cette Cause publique qui est souveraine. Celui-ci y exerce par délégation, son autorité en toute responsabilité individuelle sanctionnée par la satisfaction de l’Intérêt général qui conditionne la confiance collective.

Parmi les quatre grands types de causes que distinguait Aristote (formelle, matérielle, efficiente et finale), la Cause dont il est question ici avec un grand « C », est bien celle qui suit la cause efficiente et fixe une finalité, soit le but de l’action. Elle est Valeur en ce sens que c’est elle qui motive l’action en exprimant un besoin commun notablement désirable, avec un grand « V » parce qu’elle exprime ainsi quelque chose de sacré, une sorte de transcendance, un point de fuite du sens vers un intérêt qui est général. Elle est souveraine parce que c’est elle qui dirige l’action. Elle est enfin associée à la raison, légitimant ainsi l’action exercée par le sujet sur l’objet d’intérêt général, en lui donnant tout son sens.

La république s’appuie ainsi sur la raison, le logos grec ou le discours qui la structure, qui est au cœur d’une révolution à l’origine de la société de l’information émergente, soumise à un véritable séisme dont l’épicentre a pris le nom de cyberespace.

Information scientifique et intelligence collective : un langage documentaire universel, pour une approche scientifique du sens de l’État guidée par une conscience politique partagée, au service de l’intérêt général. (Terminologie 28)

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