Dérivé du latin valere, « être fort, vigoureux » ou « avoir de la valeur », la valeur peut être aussi bien une force, qu’une vertu : c’est ce qui vaut. Valoir, c’est être plus ou moins désirable. La valeur s’applique à un objet qui peut être désiré, et se distingue ainsi de l’intérêt qui, on l’a vu, est foncièrement attaché à un sujet, celui qui désire.
Pour illustrer cette distinction qui est, à mon sens, fondamentale, on peut s’intéresser à cette Valeur suprême, le Bien qui est en philosophie, la perfection, objet naturel de tous nos désirs, s’opposant au Mal qu’il faut repousser. Cette Valeur, c’est aussi un bonheur pour celui qui en dispose et qui en fait usage. Dans le langage courant, le bien désigne ce qui est conforme à la morale, qui doit être l’objet de nos désirs, une valeur, qu’il faut bien discerner du mal. Mais le même mot s’utilise également pour désigner un bien que l’on possède et qui a de ce fait une certaine valeur pour le plaisir qu’il procure.
Sans approfondir plus que cela la dimension abyssale du concept philosophique qui se rattache à la notion de valeur, on peut simplement noter ici quelque chose qui nous sera utile par la suite lorsque l’on abordera les rivages de la politique : ce qui distingue la valeur, de la notion d’intérêt, c’est sa relativité. Elle est en effet, une grandeur relative qui se mesure, non pas absolument comme un intérêt bien compris procédant d’un désir réfléchi avec intelligence, mais par rapport à d’autres, en plus ou en moins. La valeur s’apprécie, tandis que l’intérêt, qui est une grandeur absolue, se calcule.
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