À la fois forme de désir ou de curiosité, l’intérêt, c’est également ce qui importe ou ce qui convient, qui apporte un profit. L’intérêt est en réalité, un désir réfléchi ou intelligent : tout ce qui peut m’être utile et donc bénéfique, est de mon intérêt. Mais l’intérêt bien compris de chacun tend naturellement vers l’intérêt général.
Pour "bien comprendre" en effet, l’exacte portée de ce concept recouvrant tout ce qui peut m’être utile ou bénéfique, il faut accepter comme postulat de départ, cette idée contrintuitive de nos jours, que le général ou le collectif l’emporte toujours sur le particulier ou l’individuel. L’homme est un animal politique nous dit Aristote, donc un animal social qui vit entouré d’autres avec lesquels il doit compter, sur lesquels il doit pouvoir compter et pour lesquels il pense devoir compter.
La bonne compréhension de tout ce qui peut m’être utile ou bénéfique passe nécessairement par la meilleure connaissance possible de tout ce qui m’entoure et donc, de l’autre, de tous les autres que je suis amené à côtoyer. Bien qu’émanant initialement donc d’un désir particulier, l’intérêt s’avère néanmoins consubstantiel de l’intérêt général. Mais s’il est bien un désir individuel réfléchi ou intelligent irrémédiablement attaché ainsi à la prise en compte de l’autre, il ne peut cependant pas être mis sur le même plan que les objets de ce désir dont la valeur dépend de l’intensité ou de l’importance même de ce désir.
L’intérêt est un désir réfléchi avec intelligence qui est conçu par un sujet, personne physique, comme par une entité, personne morale considérée comme un être ayant sa propre individualité. Bien qu’étant consubstantiel de l’intérêt général, il demeure donc, par essence pourrait-on dire, fondamentalement subjectif. Il ne peut ainsi, en aucun cas, prétendre à l’universalité, comme certaines valeurs objectives collectivement désirables.
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